Les aubépines
Sur ton mur, y'a des aubépines Qui ruissellent de ton balcon, Elles ont vraiment trop d'épines, Je créverai ni beau, ni con ; Sur ton mur y'a des aubépines Mais il est dit dans la chanson Que si ton père était maçon, Tu n'es qu'une fichue coquine; Sur ton mur y'a des aubépines Vous me croyez en déraison Puisque jamais une aubépine N'a escaladé de maison.
Dans ton cœur y'a des aubépines Les doigts mordants comme l'acier Tant qu'on ne peut différencier Le verbe aimer de la rapine ; Dans ton cœur y'a des aubépines, Je n'irai point débroussailler Car si ton père est jardinier, Tu n'es qu'une fichue coquine ; Dans ton cœur y'a des aubépines, Vous me croyez en déraison Puisque jamais une aubépine N'a grandi dans une prison.
Au fond de la cour aux glycines, Y'a des amours sur le pavé, Ceux-là même qu'on assassine A force de trop les rêver, Sous ta fenêtre y'a des glycines, Mais il est dit dans la chanson Que si ces plantes sont pOison, Tu n'es qu'une fichue coquine.
(Serge Murin/Michel Thiallier)
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