L'île aux sirènes
J'ai traversé l'ile aux sirènes, Leurs cheveux fous pour seule traine, La mer s'est refermée sur elles Et à fait taire leurs appels, Le temps a rongé la mémoire Il a balayé leur histoire.
La nuit qui se lève ici Nous racontera leur vie De la mer au fond des puits, Et le jour emmène ailleurs Leur cortège de douleurs Loin des filets des pêcheurs
J'ai traversé l'île aux sorcières, J'ai vu l'église qui les fit taire, Les buchers fumant de colère Sont aujourd'hui des tas de pierres, Les dames blanches des nuits d'orage Ne sortent plus des marécages
La nUit qui se lève ici Nous racontera leur vie De la mer au fond des puits ; Et le jour emmène ailleurs Leur cortège de douleurs Loin des maisons des pêcheurs
Et moi, je chercherai longtemps Celle qui venait si souvent, Ses pas de sable dans les dunes Et qui sortait seule de l'écume, Cette sorcière qui n'est plus Je l'aime encore, ma disparue La nuit qui se lêve ici Me raconte toujours sa vie De la mer au fond des puits, Et le jour emmène ailleurs Mon cortège de douleurs Il ne reste que les pêcheurs
(Pierre Gerphagnon/Michel Thiallier)
|