Dédicace
Cette chanson était la tienne, Tu t'en rappelles mon ainée, Toi qui n'étaiS pas musiCienne, Combien de fois tu la chantais, Elle nous parlait des amours mortes Ou'on a trop souvent enterrées, Des chagrins que le vent emporte Dans des endroits plus que secrets.
Cette chanson avait la rime Des vieux poèmes d'autrefois Qui mêlaient l'amour à la frime, A la paresse quelquefois. Dans un décor bien trop sévère Dressé par un peintre inconnu, J'ai vu le monde de travers A l'ombre de tes deux seins nus. Embarquons nous comme à Cytère, Sur le "radeau de la méduse" Et si l'image est terre à terre, Un fait certain, c'est qu'elle m'amuse. J'ai mis des notes sous mes phrases Pour te dire combien je t'aimais, Si le temps a fait table rase, Tu es bien seule désormais.
Cette chanson était la tienne, Tu t'en rappelles à l'imparfait, Dans le matin, ma vénitienne, Tes longs cheveux étaient défaits Et cette route fuit dans l'aube Vers le soleil à l'horiZOn, Si le vent fait voler ta robe, Elle était loin notre maison.
(Serge Murin/Michel Thiallier)
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